DESSAUVAGE Tjok, céramique, artiste permanent de la Galerie Capazza depuis 2005

Des pots pleins de poésie magique
« Au cours des années, le céramiste Tjok Dessauvage s’est approprié un univers de formes et de signes qui se concrétisent chaque fois davantage dans des ateliers de poterie expérimentale. Le concept artistique de Dessauvage repose sur des formes de base élémentaires : l’hémisphère, le cylindre et le cône. Il réussit à propulser une tension intérieure à ces volumes corporels, élaborés sur le tour de potier. Dans les formes céramiques, s’introduisent d’autres aspects, par exemple des reliefs ou des signes rayés sur la surface. Ces éléments tirent leur origine dans les domaines de la vie les plus variés : nature, technique, histoire, arts plastiques, séquence de films. Le signe plastique, uni au pot, devient porteur d’informations spécifiques. Grâce à l’application habile de certaines techniques antiques pendant la création (par exemple, la technique de la « terra sigilata »), le matériau céramique - l’argile- fait ressortir l’histoire humaine sans archaïsmes artificiels. Dessauvage donne une résonnance aux signifiés qu’il a trouvé dans des matériaux, des volumes, ou des signes et qu’il a lui-même ré-imaginés. Les signes et les symboles, basés sur la fantaisie ou des expériences réelles, ont pris une forme imaginée et poétique ; ils diffusent des contenus que l’on retrouve encore sporadiquement dans des cultures, rites ou mythes de sociétés archaïques. Cet écho de voix mythiques, perpétué en nous parfois inconsciemment, et réalisé ici dans une forme contemporaine, donne aux œuvres cette « magie des choses ».
(…) L’artiste se crée un cosmos personnel avec des moyens élémentaires et artistiques, afin de capter le monde dans toute son impénétrabilité et dans tout son mystère. Dans le contexte de l’art, le lien avec le présent se manifeste seulement dans des structures symboliques ; elles marquent de leur empreinte le travail de l’artiste Tjok Dessauvage, qui façonne en poterie notre existence, comme un centre nerveux de souvenirs et de vécus ».

Frank Nievergelt